Ma vie de médecin de campagne

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Je vous ai parlé d’isolement dans un article précédent et je peux voir dire que je ne suis pas le seul à avoir ressenti ce manque de tout. J’ai eu l’occasion de discuter avec le médecin du village. Un très jeune homme qui a grandi et fait ces études à Montréal et qui a choisit de venir faire sa carrière à la campagne.

Une vraie vocation

Bizarrement, le médecin de mon village a très librement discuté de ses revenus. Il reconnait que son cabinet et être le seul médecin à la ronde n’est pas forcément synonyme de gros revenus. C’est même un problème car ses clients sont très âgés, Un bon tiers de ses patients sont en ALD (affection de longue durée) et l’âge leur a appris à ne pas venir voir le médecin pour un petit bobo. Le médecin de campagne n’a pas à se plaindre mais ses revenus stagnent depuis quelques années et prendre des vacances relève du périple car c’est vu comme un trou dans les revenus et le cabinet est toujours plein tous les jours. Une absence de quelques jours et c’est les 60km aux alentours qui n’ont plus de médecin.

Futur pessimiste

Si on regarde les chiffres, les médecins dans les lieux dessert que celui ou j’habite sont de plus en plus rare. Les jeunes diplômés rêvent plus de clinique privée, ou de cabinet renommé. Les quinze prochaines années ne s’annoncent pas fleurissantes. Nous avons de moins en moins de jeunes médecins qui veulent exercer à la campagne et des médecins en exercice de plus en plus âgé et qui vont bientôt partir à la retraite.

Quand on sait qu’en moyenne le médecin à des semaines de 80 heures, on peut comprendre qu’ils prennent la fuite.

Une des solutions serait d’avoir des cabinets de médecins généralistes. Un peu comme nous pouvons le voir avec les kinésithérapeutes. Des médecins interchangeables pour les patients. Des médecins qui connaissent leurs patients et qui vont pouvoir adapter leurs emplois du temps. Travailler de manière souple mais toujours avec la même passion et motivation. Et l’idéal : des associés avec qui nous serons suffisamment en confiance pour mettre en place un partage des honoraires en fonction du temps de travail passé.

Le médecin de campagne c’est un peu un tout terrain. La plupart du temps en plus de devoir intervenir au plus vite et de devoir s’adapter en fonction du patient, le généraliste de campagne doit s’improviser psychologue ou Monsieur le père Noël.  De manière similaire, si l’on évoque régulièrement la distance en kilomètre qui oblige les médecins de campagne à gérer quelques urgences et petites opérations de chirurgies, on parle beaucoup moins souvent le délai d’attente pour décrocher une consultation. La moyenne de 18 jours en pédiatrie, de 40 jours pour voir le gynécologue et de presque 5 mois jours pour un ophtalmologiste.

Comme vous pouvez le constater, il n’est pas toujours facile de s’adapter à la vie de campagne. Même les médecins ont parfois des difficultés à franchir le pas. SI vous aussi vous avez eu la chance de rencontrer une personne dans le même cas, n’hésitez pas à faire partager votre expérience.

Jean Paquin

Je suis un ancien citadin nouvellement installé à la campagne, j'aime découvrir et partager de nouvelles choses. A travers ce site je vais vous présenter mes découvertes, mes nouvelles connaissances, ainsi que tout ce qu'il faut savoir avant de s'installer à la campagne.

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